Famille Böckman

« On dit qu’il s’est disputé avec ses parents… il aurait pris une barque et serait allé jusqu’à Bordeaux « .

Voici ma première intrigue généalogique. Une rumeur familiale que me faisait part ma grand-mère paternelle sur son aïeul suédois dont on ne possédait aucune preuve d’existence… la curiosité grandissante, j’ai débuté mes premières recherches ; un coup d’œil rapide dans les registres bordelais, et le voici ; Un acte de mariage à Bordeaux mentionne « Carl Anton Böckman, marin né en Suède et demeurant à Bordeaux depuis 8 ans ».
Le registre laissé ouvert, je me suis endormie sans savoir que cette nuit là est née passion pour la généalogie.

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Merci à Sven Olaf Borg de m’avoir transmis toutes ses trouvailles des archives suédoises.…… 

…….Préambule
Au début des années 1600, le roi de Suède Gustave II Adolphe dit « Le Lion du Nord » fait appel à la prestigieuse main d’œuvre wallonne afin d’exploiter ses mines. Réputés pour leur savoir faire, 5 000 à 10 000 wallons qui subissent une crise religieuse et économique dans leur pays, émigrent alors en Suède, notamment dans la province de Uppland, au nord de la capitale. Elle rencontre sur place des travailleurs allemands considérés comme des « experts étrangers » dans les hubs commerciaux et les cités minières. Chaque travailleur reçoit un nom en lien avec son nom de baptême, son métier, son origine ou encore un critère physique. Un –son pour les garçons et un –dotter pour les filles sont ajoutés en fin de nom des enfants et Tollet pour ceux qui naissent en Suède. Grâce à cette main d’oeuvre, le royaume de Suède voit ses exportations en fer tripler entre 1620 et 1650 ; La métallurgie suédoise est un succès ! L’intégration des Wallons est telle que la langue wallonne sera parlée dans certaines régions du pays jusqu’au XIXeme siècle. De même, certains de leurs descendants font partis à ce jour des plus riches de Suède.

Les familles Grooth, Coijet, Habedanck faisaient parties de cette immigration mais notre ancêtre le plus lointain de cette branche suédoise qui se fait appeler Mats était issu d’une immigration française à en croire l’épitaphe en langue française inscrite sur sa tombe encore existante. Né vers 1540, cet arrièrex11-grand-père serait venu travailler en Suède en tant que manufacturier à l’usine Fors de Värmland. Son fils Gilius Mattsson né aux environs de 1578 était « Spi koch dragsmed i Storfors, Spiksmedsmästar » (clou et tiroirs à Storfors). Ce dernier épouse Annika Nilsdotter, fille de Nils née vers 1576, avec qui il aura un fils, Karl Tollet, né vers 1600 à Nykoping, Sodermanland, puis un second fils, notre aïeul Gilius Gilliusson Tollet, né le 02 décembre 1601 à Nyköping. Gilius Mattsson décède le 24 janvier 1648 à Östervik, et Annika Nilsdotter le 24 avril de la même année. Mais concentrons-nous ici sur la lignée Böckman, possiblement issue d’une immigration allemande. 

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1.
CASTEN BÖCKMAN et JOHANNA BRAMMING

Le premier aïeul connu de notre lignée se nomme Casten Böckman, un jardinier né possiblement en Allemagne vers 1651. Epoux de Johanna Bramming, fille de Severinus Michaelus Bramming, komminister (commissaire?), le couple aura deux fils nés à Varberg dans la région de Halland ; à savoir notre aïeul Severin Castani Böckman né vers 1688 et Michael Böckman, né le 17 juin 1698.

Avant de s’engager sur la lignée familiale de Severin, nous pouvons noter que la descendance de Michaël se dirigera principalement vers l’étude et la vie religieuse, notamment les hommes de la lignée Wetterberg, qui après des études en l’université de Lund, enseigneront en tant que professeurs de théologie dans de nombreuses écoles avant de devenir prêtres dans les paroisses du pays. L’un d’entre eux d’ailleurs, Peter Vilhem Böckman (1806-1850), effectuera une mission en Afrique. Quelques-uns cependant feront une carrière différente comme son fils Johan Casten Böckman (1726-1780), notaire au département de la Justice suédoise, son petit-fils du même nom (1768-1829) qui sera à partir de 1803 capitaine du régiment d’artillerie de Göta (aujourd’hui allemand), il aura même sa propre compagnie entre 1803 et 1807. Après 15 années de service il deviendra colonel, titulaire de la médaille de l’ordre (RSO), chevalier et président du conseil d’administration de l’armurerie de Carl Gustaf ou encore Carl Magnus Böckman (1731-1793) qui sera officier au régiment de cavalerie de Södra Skånska.

Casten Böckman décède le 10 juin 1717 à l’âge de 66 ans à Lund en Suède.

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2.
SEVERIN CASTINI BÖCKMAN et AGNETA SOFIA BORG

Severin étudie en 1703 à l’université de Lund. Il devient prêtre en 1707 et exercera à l’église Sainte Catherine de Stockholm. Il est appelé en 1709 par le roi Karl XII pour succéder en tant que vicaire à Jonas Dahlin, prêtre décédé de l’église Vinberg à Falkenberg. Comme le veut la coutume, Severin épouse Margareta Ausenia, de 8 ans son aîné, veuve dudit Jonas Dahlin et mère de l’écrivain Olof von Dalin (1708 – 1763), père de la prose suédoise et figure influente des Lumières suédoises. Il accompagnera d’ailleurs ce dernier à Stockholm où il débutera sa carrière sous l’aile du baron Claes Rålamb et d’autres familles influentes de l’époque. Olof devient rapidement populaire. Parallèlement, Severin et Margareta auront un fils, Jonas Böckman, né le 16 décembre 1716 à Vinberg. Pour le plaisir, Severin aménagera les jardins du presbytère de l’église de Vinberg, que l’on peut d’ailleurs encore admirer à ce jour, et creusera un canal autour de l’ile. En 1725, le couple fait construire une belle maison d’habitation qui hélas a brûlé. 

Mais le bien le plus précieux pour notre famille à ce jour est une épitaphe commémorative de la famille Dahlin – Böckman en cette église de Vinberg. Il s’agit là d’un tableau avec le Christ et en son centre et les neuf portraits de la famille peints sur plaque de cuivre : Swen Dahlin, 26 ans, Swen Dahlin époux de Margaretha Vittinghof, 23 ans, Johan Dahlin, 18 ans, Olof von Dahlin, 17 ans, Jonas Böckman, 10 ans, Inger Margaretha Dahlin, 16 ans, Severin Böckman, 41 ans, Margaretha Birgitta Ausenia, 49 ans, et Johanna Bramming, 72 ans. On peut d’ailleurs y apercevoir les armoiries de la famille. Un bijou patrimonial et possiblement la photographie la plus ancienne de nos aïeux. Severin Böckman devient ensuite membre du parlement entre 1720 et 1731. Durant cette décennie, son petit frère Michael entrera lui aussi sous le sein de l’église puisqu’il sera ordonné prêtre en 1716, pasteur de l’église Slättåkra en 1724 puis aumônier de l’armée. 

  • Severin Böckman épouse notre aïeule Agneta Sophia Borg

Margareta Ausenia décède et Severin épouse en secondes noces Agneta Sophia Borg, fille de Weddig Borg et Ana Brita Lindeflygt.
Pour l’anedocte, son fils Jonas Böckman épouse Anna Juliana Borg, nièce de Agneta et fille de Anton Borg (1693 – 1761), maire de Malmö. Une fille nommé Susanna naît le 18 juin 1739 mais après jugement il est avéré que cette dernière n’est pas la fille biologique de Jonas… Le lieutenant Carl Adlerfelt, issu d’une famille noble, a admis être le père de l’enfant mais ayant d’autres projets, il ne pouvait épouser Anna et assumer une famille. Un accord est trouvé entre les parties et Carl Adlerfelt verse une pension pour l’éducation de Susanna. Jonas considéra Susanna comme sa fille et lui donnera même toute sa place dans son testament. Le couple restera ensemble et auront plus tard un fils, Gustaf Böckman, qui deviendra médecin en Suède et en Finlande.

Mais revenons sur l’histoire de Severin et Agneta, notre couple d’aïeux fraichement marié. Possiblement plus jeune que son époux, Agneta donne naissance à de nombreux enfants : Weddig Böckman, né le 29 septembre 1731, Brita Margareta née le 23 juillet 1733, Carsten Johan né le 24 décembre 1734, notre aïeul Lars né l’année suivante à savoir le 25 décembre 1735, enfin Anna Brita Böckman née le 02 juillet 1738. Alors que la petite dernière de la fratrie se prépare a fêter sa dixième année, Severin décède le 03 janvier 1748 à Vinberg

Les années passent…
Jonas Böckman étudie à l’université de Lund en 1733 et devient enseignant en 1738. Six ans plus tard il devient médecin à Stockholm puis professeur à l’université de Greifswald, l’une des plus réputée de l’époque. On le retrouve dix ans plus tard comme physicien puis archiatre et assesseur au Collège de médecine en 1767 pour le compte du roi Fredrik. Johan Carsten devient officier de bord.

Madame Bundsen

Leur soeur Anna Britta Böckman qui épousera Daniel Otterdahl, natif de Drängsered à Västra Götaland verra une partie de ses descendants vivre aux Etats-Unis. On peut relever le destin étonnant de son petit-fils Carl Magnus Otterdahl qui deviendra curé perpétuel à la paroisse de Bro en 1801 mais sera tué par un coup de feu accidentel le 17 mai 1808 à Lyse, dans le Västra Götaland. La petite-fille de ce dernier, Victoria Isabella Heliodora Bundsen, descendante du fameux prêtre Carl Magnus tué accidentellement, qui deviendra chanteuse d’opéra. Elle fera ses débuts dans le rôle de Fidec dans « Le Prophète » qui lui ouvriront les portes de nombreux rôles majeurs dans sa carrière. Elle étudiera avec Masset à Paris et Lamberti à Milia. Elle usera du nom d’artiste Victoria Dona à l’opéra de Modena ou Madame Bundsen à Her Majesty’s Theatre de Londres. Ou encore, on peut parler de Fredric Julius Bundsen qui épousera sa belle-sœur à la mort de sa femme. Il vivra dans un manoir à Holma Manor et mènera une vie luxuriante jusqu’à faire faillite et perdre son manoir en 1882.

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  • L’affaire Weddik Böckman

Weddik fait aussi ses études à l’université de Lund entre 1755 et 1757 et obtient une bourse d’étude en musicologie. Il devient enseignant et intègre en 1759 un ordre collégial dans une école de Göteborg. Le chemin semble tracé mais un procès-verbal de vol du district de Faurås fait tout basculer : Le 20 août 1759, Elsa Greta Memsen se rend à l’église de Vinberg en compagnie de Sieur Weddik Bökman, sa sœur Anna Brita, le curé Jöns Tranchelii et ses enfants, Anders et Anna Dorothea. Trois jours plus tard, un garçon remarque que la porte de la sacristie est ouverte et prévient le clocher Olof Schyring qui la referma lui-même. Le dimanche 26 août au matin, le clocher découvre qu’un cercueil de l’église a été brisé et que 795 dollars nationaux ont été saisis. Le 16 janvier 1760, le Gouverneur de la Couronne Anders Hero, déclare qu’il n’a pas été en mesure de trouver le voleur. Quelques jours plus tard, notre ancêtre Lars Böckman, sergent des Dragons de Grönda, et frère de Weddik Böckman, a été interrogé suite à la découverte près de l’église d’une pince coupante pouvant lui appartenir. Cependant Lars Böckman a certifié qu’il ne s’agissait pas de celle qu’il avait perdu. Quant à son frère Weddik, il a été vu le 21 août au lever du soleil par le fermier Anders Larsson en train de faire le long du mur du cimetière. Anders Larsson lui a demandé ce qu’il faisait là et Weddik a répondu qu’il avait été boire de l’eau du puit et qu’il allait voir le cheval du commissaire Ljungqvists à quelques pas de là… En effet, à l’aube du 22 août, un agriculteur a vu ledit Weddik à cheval en dehors du champ avec un grand manteau. Les investigations n’ont rien donné. Accusé d’avoir commis le vol malgré l’absence de preuve, Weddik fuit à Ceylon, au Sri Lanka où il fera fortune. 
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Olof von Dalin, figure influente de son époque.

Malade depuis l’année 1734, Olof von Dalin décède le 12 août 1763 au château de Drottningholm. Il a fait du chemin depuis que lui et mon aïeul se sont rendus dans la capitale suédoise. Précurseur des Lumières, admirateur de Voltaire, poète, écrivain et historien de renom, il fut directeur de la bibliothèque royale en 1737, nommé membre de l’Académie royale des sciences de Suède en 1742. Olof fut aussi chancelier de la cour, tuteur du prince héritier, le futur roi Gustavus III et fut chargé d’écrire l’Histoire de Royaume de Suède (jusqu’au roi Charles XI de Suède). La reine Louisa Ulrika, soeur du roi Frédéric II de Prusse, qui l’avait pris sous son aile fit ériger un mémorial avec un texte écrit en latin : « Que la terre lui soit douce en échange d’avoir apaisé les soucis royaux par une plaisanterie pleine d’esprit ».  Une plaque commémorative est aussi installée dans la village de l’église de Vinberg. Son demi-frère Jonas Böckman éditera en 1767 un récit en français de plus de 3000 pages concernant Olof. Il est mort sans descendance ni histoire d’amour connu, et inhumé à l’église de Lovö près du château dans un caveau conçu en granit rouge par l’artiste Olof Ahlberg.

Agneta Sophia Borg décède le 13 avril 1794 à Stafsinge, dans les Hallands.

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3.
LARS BÖCKMA
N et CATHARINA THOLSDOTTER

Lars devient capitaine du régiment d’infanterie des Dragons Verts du Bohuslän. Développé par Gustave II Adolphe de Suède, les Dragons se déplacent à cheval mais combattent à pied, armés d’un sabre, d’une hache et d’un fusil. C’est bien tardivement, à l’âge de 37 ans, qu’il épouse Catharina (Halfvorsson?) Tholsdotter le 25 mars 1773 en la paroisse de Ljung. Possiblement née le 28 mai 1754 à Resteröd, et donc seulement âgée de 19 ans le jour du mariage, les origines de Catharina ne nous sont pas connus hélas.  

Catharina met au monde dix enfants à Havås où ils demeurent ; Severinus né le 14 juillet 1774, Theodor né le 12 août 1776 (mort le 15 mars 1846 à Sjöhåla), Carl Anton né le 26 juillet 1778 mort le 15 décembre de la même année, Christian né le 01 février 1780 (mort le 14 mai 1839 à Marstrand), une première fille Anna Britta né le 04 février 1783, notre aïeul Carl Anton Böckman né le 25 octobre 1785, Gustaf Magnus né le 29 mars 1788 et mort le 12 mai, puis la famille déménage à Kjellsbyn où naissent trois filles, Helena née le 21 mai 1789, Jacobina née le 01 mars 1793 et Lotta née le 05 juin 1797. 

Severin (1774) deviendra officier de la marine et Teodor (1776-1846) deviendra capitaine de navire. Christian (1780-1839) entrera dans l’armée et avec son épouse Catharina Cecilia Ahlgren ils auront un fils, Carl Johan, qui deviendra gardien au port de Marstrand.
Anna Britta épousera Hindrich Cronhamn avec qui elle aura de nombreux enfants dont Abraham Viktor Cronhamn (1817-1902) capitaine de vaisseau, Hindrich fils qui fera la même carrière qui son aîné et naviguera a bord du Zenobia vers l’est de l’Inde, Olaus Olof, son troisième fils aux yeux bleus émigrera aux Etats-Unis en 1838, Johan Peter qui sera capitaine de voilier et Abraham Viktor, marchand.

 

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3.
CARL ANTON BÖCKMAN et SILVAINE RIGAUD
Claude-Joseph Vernet, port de Bordeaux côté des Salinières, 1758, Musée du Louvre
  • Nouvelle vie à Bordeaux et premier mariage

Carl Anton Böckman embarque en tant que second maître d’équipage dans le Brick Le Malais et prend domicile à Bordeaux en 1804. Les rumeurs veulent qu’il ait quitté du domicile familial après une dispute avec ses parents. Son père Lars Böckman décède d’ailleurs quelques années plus tard, le 27 avril 1811 à Resteröd, province de Bohuslän, à l’âge de 75 ans. S’est-il rendu aux obsèques ? Les archives maritimes de Bordeaux après 1800 ayant brûlé, il ne nous est hélas possible d’en savoir plus…

Le 15 octobre 1812 à Bordeaux, soit 8 ans après son embarquement en France, Le Sieur Carl Anton Bokman, marin, épouse Demoiselle Marguerite Potty, âgée de 18 ans, enceinte de 8 mois et demeurant déjà avec Carl Anton au 28 quai du Chapeau Rouge ! Fille de Jean Baptiste Poty, marchand tripier, et de Marguerite Ozite Leblanc, Marguerite Poty est la descendante de la plus grande famille de colons français qui fut établie en Acadie, en Nouvelle Ecosse. Son demi-frère, François Poty, sera une personne déterminante dans la vie de notre ancêtre Carl Anton… Leurs témoins sont les Sieurs Antoine Moreau, serrurier de 47 ans demeurant au 28 rue Château Trompette, Pierre François Perard âgé de 60 ans, préposé à l’octroi, demeurant au 49 rue Moreau, François Poty, tailleur d’habit de 41 ans et frère de Marguerite demeurant au 2 Glacis du Château, et Joseph Lasa peintre de 41 ans demeurant au 27 de la même rue. Un contrat de mariage a été signé au préalable par les époux le 8 juin 1812 devant le Sieur Maître Duprat, notaire Impérial à Bordeaux.

Marguerite Poty accouche le matin du 24 novembre d’une fille qu’ils appellent Anne Marie. Carl Anton fait la déclaration de naissance en mairie en présence de Louis Flamand, 36 ans, capitaine au 66ème régiment d’infanterie de ligne et membre de la légion d’honneur, demeurant au Château Trompette, et François Ferrand, clocher âgé de 36 ans, demeurant au 7 rue Neuve de l’Intendance. Le couple demeure à ce moment-là au 28 Glacis du Château Trompette avant de déménager au n°19 où en l’absence de Carl Anton, Marguerite Poty donne naissance à un fils, Pierre Léon Théodore, le jour de la Saint-Sylvestre 1813. La déclaration de naissance est faite par le docteur Antoine Ignace Bonaventure Carrié en présence des Sieurs Pierre Léon Saint Guirons, 39 ans, Capitaine retraité et Commandant de dépôt des Blessier, 31 rue du Parlement, et de Laurent Biaud, 52 ans, cocher demeurant au 159 rue du palais Gallien. 

  • La légende des grottes du Régulus

En avril 1814, le capitaine de vaisseau Jacques Mathieu Régnauld, commandant du Régulus, navire de guerre de la marine Napoléonienne, reçoit l’ordre de contrôler l’embouchure de la Gironde afin d’en interdire l’accès aux Britanniques. Accompagné des bricks Le Malais, le Sans-Souci et le Java, les quatre navires sont rapidement débordés face à une dizaine de navires anglais venus reprendre le contrôle de l’embouchure avec une puissance de feu bien plus supérieure. La situation est désespérée. Les français se mettent à l’abri devant le fort de Meschers et décident de saborder la flotte plutôt que de la laisser aux mains de l’ennemi. Les navires sont mis à feu durant la nuit du 7 au 8 avril 1814. La légende veut que le Régulus brûlera durant trois jours et trois nuits… Notre ancêtre a t-il fait parti de l’équipage ? Les Delaunay, mes autres aïeux capitaines de navires bordelais, étaient-ils présents lors de cet échec ?  

D’ailleurs se connaissaient-ils entre gens de la même profession ? Il serait drôle de l’imaginer…

Le 03 janvier 1815 à 2h du matin, le petit Pierre Léon Théodore décède, trois jours seulement après son premier anniversaire. La famille continue de s’agrandir malgré ce drame puisque Marguerite Poty tombe enceinte 4 mois plus tard. Elle accouche le 05 janvier 1816 d’une fille qu’ils nomment Marie Emilie. La déclaration est faite par « Charles Antoine Bockman » en présence de François Poty, frère de Marguerite demeurant au même Glacis, numéro 1, et Dominique Dutrey, cocher, témoin majeur demeurant au 4 rue du Temple. Est-ce qu’il y a eu des complications suite à cet accouchement ? On ne sait… Marguerite Poty décède brutalement le 14 février soit 5 jours avant son 23ème anniversaire. Elle est inhumée au cimetière de la Chartreuse.

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  • La seconde vie de Carl Anton Böckman, entre la vie et la mort

Dans son malheur, Carl Anton ne sera veuf que très peu de temps puisqu’il épouse Silvaine Rigaud deux mois plus tard. Âgée de 34 ans, native de Bonnat, dans la Creuse, Silvaine est la fille Hyacinthe Rigaud et Catherine Desgroslard. Elle est surtout la sœur de Catherine Rigaud, épouse de Jean François Xavier Poty, le demi-frère de Marguerite Poty ! Pour faire simple, Carl Anton épouse la sœur de sa belle-sœur. Silvaine vivait d’ailleurs au 1 Glacis du Château Trompette avec Marguerite Ozite Leblanc et François Poty ! Ce mariage est possiblement un arrangement familial… Le mariage se déroule à Bordeaux le 20 avril 1816 et les témoins du mariage sont les Sieurs Antoine Marion, chapelier demeurant au 6 place du Chapeau Rouge, Jean Creyssac, cafetier demeurant au 5 quai du Château Trompette, le fameux François Potty, tailleur d’habits demeurant au 1 du même quai et Antoine Mimandre, propriétaire au 40 fossés de l’Intendance. 

Le 17 janvier 1817 à Bordeaux, soit 9 mois après leur mariage, Silvaine donne naissance à une fille à qui ils donnerent le prénom de Marie. La déclaration de naissance est faite en présence de François Potty, 1 Glacis du Château Trompette, et Pierre Lachapelle, colon, 22 rue Saint Louis.

  • Destruction du Château Trompette, lieu de toute une vie pour notre aïeul

Après trois siècles de domination anglaise, la ville de Bordeaux repasse sous l’autorité de la couronne de France grâce à sa victoire lors de la bataille de Castillon en 1453. Charles VII ordonne la construction d’une forteresse afin de contrôler la ville et ce sont les bordelais qui devront le construire avec leurs propres moyens, commune une punition après avoir collaboré avec l’ennemi anglais. Mais les bordelais se révoltent et le détruisent. Louis XIV décide de le relancer sa construction en 1659 et de l’étendre ; détruisant ainsi de belles maisons, le couvent des Jacobins du XIVèmes et les ruines gallo-romaines des Pilliers de Tutelle. Afin de marquer son autorité, la hauteur des maisons bordant les allées sont limitée afin de permettre des tirs au canon sur la foute en cas de mécontentement… Sa destruction, ordonnée par le roi Louis XVI, sera effective en 1818. La place des Quinconces est aménagée à cet emplacement entre 1818 à 1828.

La famille doit déménager. Les malheurs continuent de s’abattre sur la famille puisque deux mois plus tard, Marie Emilie âgée de 21 mois, décède le 14 août 1817 en leur domicile situé 9 rue Saint-Esprit à Bordeaux, sur la déclaration de Jean Cymart, marchand de la même rue et Jean Rickert, capitaine de navire demeurant au 22 rue Ramonet. Seule la petite Anne Marie Bökman demeure encore le témoin de l’union entre Carl Anton et Marguerite Poty… La naissance le 21 février 1818 de leur seconde fille, Marguerite Emilie Bokman, aurait pu être un nouveau souffle à notre couple mais hélas la petite ne survivra pas plus de 5 mois.

Malgré la mort de leur nourrisson, Carl Anton et Silvaine continuent d’agrandir leur famille et cette dernière accouche le 10 septembre 1819 à Bordeaux d’un garçon qu’ils appelleront François Théodore Bokman. Les témoins sont les Sieurs François Potty, et Pierre Lachapelle, colon, demeurant au 22 rue Saint Louis. A chaque naissance, son décès. Alors que Silvaine est enceinte de son quatrième enfant, la petite Anne Marie Bokman, première enfant de Carl Anton Bokman et de sa première épouse Marguerite Poty, rend l’âme le 02 mai 1820 à Bordeaux à l’âge de 8 ans. Elle emporte avec elle toute trace de cette union que formait Carl Anton et sa première épouse Marguerite Poty

Cinq mois plus tard, Silvaine accouche le 29 octobre 1820 d’une fille qu’ils appelleront Elisabeth Adèle Bokman. La déclaration est faite en présence des Sieurs Jean Baptiste Marion, chapelier, et Joseph Corne, militaire retraité à l’Hôtel de ville.

Le 2 juillet 1827, enceinte de 8 mois, Silvaine Rigaud perdra sa mère Catherine Desgroslard, âgée de 79 ans et demeurant 1 rue Saint Louis à Bordeaux. Elle accouchera le 20 octobre 1823 à Bordeaux d’un garçon nommé Jean Charles Henri Bokman et qui décèdera le 25 août 1827.

Silvaine Rigaud, âgée de 44 ans, met au monde un dernier enfant le 24 juillet 1826. Il s’agit de notre ancêtre François Alexandre Bokman. Notre ancêtre Carl Anton, âgé à présent de 40 ans, fera la déclaration en présence des témoins François Poty, tailleur d’habits, et Joseph Corne, militaire retraité.

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Les descendants franco-suédois de Carl Anton Bockman se marient !

Parmi les 9 enfants de notre ancêtre Suédois, il ne reste que Marie née en 1817, François Théodore né en 1819, Elisabeth Adèle née en 1820 et François Alexandre notre ancêtre né en 1826, tous issus de l’union avec Silvaine Rigaud. Toute la famille demeure au 24, rue Saint Esprit et ses fils Théodore et Alexandre exercent tous deux le métier de menuisier ébéniste.

Marie Bokman, cadette de la fratrie, est la première à se marier ! Âgée de 31 ans, elle épouse Pierre Hostin, âgé de 32 ans, natif de Lamarque en Gironde. La cérémonie a lieu le 01 décembre 1843 à Bordeaux et notre ancêtre Alexandre Bokman fait parti des témoins avec Jean Baudier, journalier, Raphael Valéry, commis rue Veyrières et Jean Chansetoire (?).

Recensement de la famille en 1846

Mais chaque instant de bonheur apporte son malheur. Le 04 février 1847, soit 10 jours avant l’anniversaire du décès de sa première épouse Carl Anton perd sa femme Silvaine Rigaud à l’âge de 65 ans. Elle est inhumée dans le champ commun de la Chartreuse à Bordeaux comme il en est encore coutume à l’époque. 

Un an plus tard, François Théodore épouse le 12 février 1848 à Bordeaux, à l’âge de 28 ans, Marie Melina Coudert, âgée de 21 ans, native de Bordeaux, et fille de Jean Antoine Coudert, marin retraité, et de Charlotte Campon. Alexandre Bokman, sera de nouveau témoin du mariage avec Pierre Lanau (?), peintre demeurant au 12 rue Elisabeth, Jacques Barre, sommelier, et son futur beau-frère Jean Baudin, journalier demeurant au 22 rue Saint Esprit.

Jean Baudin ou plutôt Jean Marie François Baudin Rochard, natif de Servans en Ile-et-Vilaine, épouse le 15 février 1849 à Bordeaux, Elisabeth Adèle Bokman alors âgée de 28 ans. A son tour, François Théodore devient le témoin de leur mariage avec son frère Alexandre, Pierre Lapierre, aussi ébéniste, et Etienne Fumeau, perlier.

Marie Bokman demeurant au 23 rue Barreyre et son petit frère François Théodore demeurant au 72 rue Saint-Joseph donneront la même année les deux premiers petits enfants de notre ancêtre suédois ; Deux fils a qui ils donneront les mêmes prénoms. En effet Marie mettra en effet au monde un fils le 16 janvier 1850 nommé François Alexandre Hostin et François Théodore aura un fils le 11 août 1850 qui portera les mêmes prénoms, François Alexandre Bokmann. Elisabeth Adèle « Bokguemann » comme ainsi déclaré, mettra aussi au monde un fils l’année suivante, le 21 avril, qu’elle nommera comme son frère, François Théodore.

Quatre des enfants de notre ancêtre suédois vivent à présent leur vie, et c’est au 72 rue Saint Joseph, chez son fils François Théodore Bokman chez qui il demeure, que Carl Anton Bökman quitte ce monde le 19 avril 1855 vers 22h à l’âge de 69 ans. Pour l’anecdote, il est précisé sur son acte de décès qu’il était natif de l’Inde !

 
4. FRANCOIS ALEXANDRE BÖCKMAN et MARIE JEANNOT

Il faudra attendre 6 ans avant que notre ancêtre François Alexandre Bokman, à présent âgé de 35 ans, choisisse enfin de se marier ! Demeurant au 3 rue Saint Louis et exerçant encore le métier d’ébéniste, Alexandre prend pour épouse le 22 août 1861 à Bordeaux, notre ancêtre Marie Jeannot, lingère âgée de 24 ans, native de Queyrac en Gironde, fille de Pierre et Jeanne Lacoste. Sa famille paternelle exerçait les professions telles que sabotier, ++++ Sa famille maternelle est originaire de Vieilleségure en Pyrénées-Atlantiques et exerçait des professions telles que sonneur de cloche, apprêteur d’étoffes, voiturière, couturière.

Marie Jeannot tombe rapidement enceinte et met au monde le 24 juin 1862 à leur domicile situé au 3 rue Saint Louis à Bordeaux, un garçon qu’il appelleront Charles François Bokman, possiblement en hommage à son père décédé. S’en suit un second garçon le 17 octobre 1864 nommé Fernand François Bokman, une fille le 20 septembre 1872 qui sera appelée Marie Charlotte Bokman et enfin, un troisième fils, notre ancêtre François Charles Bokman né le 13 décembre 1874.

La famille demeure au 10, rue Saint-Louis, à Bordeaux. Marie Jeannot exerce dorénavant la profession de ménagère, et ses deux fils Fernand François Bokman et François Charles Bokman deviennent menuisier ébéniste comme leur père. Nous ne savons pas ce que deviennent Charles François et Marie Charlotte, mais ce qui est certain c’est que ma grand-mère Christiane et sa cousine Eliane ne connaissaient même pas leur existence ! Il se peut donc que les deux enfants soient morts en bas âge.

Fernand, l’aîné des deux frères, est le premier a faire son service militaire. On apprend qu’il est blond aux yeux châtains et intègre le 138ème régiment d’infanterie le 02 décembre 1885 sous l’immatriculation numéro 4261 (14). Il devient sapeur le 28 mai 1886 et est envoyé le 17 septembre 1889 en attendant son passage dans la réserve qui aura lieu le 01 juillet 1890. Il accomplit aussi un exercice dans le 144ème de ligne en avril 1892 et un second exercice au 6ème régiment d’infanterie en octobre 1897. Il termine son service militaire avec un certificat de bonne conduite.

Notre ancêtre Charles démarre à son tour son service militaire en 1895. Châtain aux yeux châtain selon sa fiche matricule, Charles entre en activité le 16 novembre 1895. Il est incorporé au 14ème bataillon d’artillerie à pied sous le matricule numéro 3245 (36). Il devient brigadier trompette le 16 janvier 1897 et passe dans la disponibilité le 17 septembre 1898. Il reçoit un certificat de bonne conduite après avoir terminé deux périodes d’exercices.
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5. FRANCOIS CHARLES BOKMAN et ANAÏS FALGUEYRET 
Charles avec sa mère Marie Jeannot, Anaïs Falgueyret et ses parents

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Notre ancêtre Charles demeure au 35, chemin Gautier Lagardère, au Bouscat, et, à 10 min de là, une certaine Anaïs Marie Falgueyret, fille de Jean Falgueyret, boulanger âgé de 60 ans, et de Marie Claverie vit au 35 de la rue Coudol. Selon les dires familiaux, Fernand et Charles souhaitaient tous deux l’épouser. C’est finalement notre ancêtre Charles qui prend pour épouse Anaïs le 11 mai 1904 en la commune du Bouscat, en Gironde. Sur cette photo de mariage, la plus ancienne photographie familiale à notre disposition, on retrouve Jean Falgueyret et Marie Claverie aux côtés de leur fille Anaïs, et Marie Jeannot au côté de son fils, Charles.

 

Fernand, témoin de mariage et fou de rage de cette union, promis à Anaïs de lui pourrir sa vie…
Le couple a t-il été heureux ?

 

Anaïs soutiendra qu’elle n’a couché que deux fois avec Charles. C’est ainsi que le couple aura deux filles ; notre ancêtre Marie Madeleine Charlotte Bokman née le 21 février 1905 puis Marie Madeleine Marguerite Germaine Bokman née le 15 mars 1910 à midi.

 

Marie Jeannot voulait que sa belle fille Anaïs mette au monde une fille et un garçon. A la naissance de GermaineCharles a été dire à sa mère qu’un garçon était né. Mais Marie Jeannot a demandé à ce que l’on démaillote le bébé afin de vérifier le sexe. Une violente dispute éclata et Marie Jeannot fit le choix de déshériter le couple. En colère, Anaïs pris la décision de couper les ponts avec sa belle famille. C’est ainsi que nous avons perdu contact avec nos cousins Bokman (cliquer ici pour savoir ce qu’ils sont devenus).  

 

Le couple continu tout de même de rendre visite à Fernand tous les ans lors de la Saint-Sylvestre seulement. Ce dernier donnait une pièce à Charlotte qui l’utilisait pour acheter des bonbons, et une pièce à Germaine qui préférait acheter une poupée. Pour la petite histoire, Fernand n’épousera aucune femme et n’aura pas d’enfant.

 

Le 10 décembre 1912 à 3h du matin au 35, rue Gauthier Lagardère, au Bouscat, notre ancêtre François Alexandre Bokman décède à l’âge de 86 ans.

 

La première Guerre Mondiale éclate et Charles est appelé à la mobilisation le 01er août 1914. Il intègre le grand caporal du 3ème régiment d’artillerie a pied, puis le 118ème d’artillerie lourde et enfin le 136ème d’artillerie lourde. Il effectue une période d’exercice au groupe territorial du 4ème régiment d’artillerie à pied et passe à la réserve territoriale le 01 octobre 1915.
Il effectue une campagne contre l’Allemagne du 07 août 1914 au 29 décembre 1918 puis est mis en congé de mobilisation le 30 décembre 1918 par le dépôt démobilisateur du 1er échelon, numéro 85, 24ème d’artillerie. Il se retire au 20 de la rue Madeleine au Bouscat et est définitivement libéré du service militaire le 01 octobre 1922.

 

Devenu alcoolique et violent, Charles battait Anaïs les soirs en rentrant. S’il n’était pas au travail ou ne jouait pas de la trompette, il partait boire avec ses copains… Charlotte qui avait un sacré caractère et n’avait pas peur de son père, guettait son arrivée et s’opposait à lui pour défendre sa mère. Charles la craignait.

 

6. MARIE MADELEINE CHARLOTTE BOKMAN 

 

Notre ancêtre Charlotte fait la rencontre de Daniel Dauba, +++, et voit en lui l’échappatoire idéal de sa situation. Elle emménage rapidement chez lui et l’épouse. Anaïs et Germaine rejoindront Charlotte afin de fuir Charles.

 

Charlotte met au monde un fils, Gérard. Mais le couple ne s’entend pas. Charlotte tombe à nouveau enceinte mais ne veut pas de cet enfant. A son travail, elle s’efforçait à tomber sur des cartons, a plat ventre, afin de perdre le bébé, ce qu’elle réussie…

 

Charlotte et sa soeur firent la rencontre des frères Georges et Roger. Un bal organisé en ville, permettait aux soeurs de se rapprocher des frères mais Charlotte, maladroite comme elle était, se prit une poêle sur le nez. En sang, elle loupa cette occasion, pour cette fois.

 

Gérard Dauba pris une peine de prison pour avoir volé un vélo. Charlotte qui fricotait avec Georges, tomba enceinte. Elle accouche de ma grand-mère Christiane. Elle demanda à Gérard de reconnaître cette fille, dont il savait ne pas être le père… il signa tout de même les papiers.

 

Alors qu’elle se balade avec Christiane dans la poussette, Charlotte rencontre son père en chemin. Il se pencha pour voir l’enfant et Charlotte le rejeta et lui propagea des menaces s’il approchait de ses enfants. Charles pris une corde et se sera retrouvé pendu le lendemain.

 

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Patronyme de la branche : Böckman, Bramming, Borg, Lindeflygt, Nilsdotter, Brun, Gierdt, Grooth, Habedanck, Coijet, Skytte – Rigaud (Creuse) ; Castagne (Creuse), Moreau (Creuse), Grelet (Creuse), Desgrolard (Creuse), Rougère (Creuse) – Jeannot (Queyrac, Gironde), Voluzan (Queyrac, Gironde), Mege (Queyrac, Gironde), Dufort (Queyrac, Gironde), Lacoste (Vielleségure, Pyrénées-Atlantiques) – Lacoste (Vielleségure, Pyrénées-Atlantiques) ; Laulon (Vielleségure, Pyrénées-Atlantiques), Camy (Vielleségure, Pyrénées-Atlantiques), Trebucq (Vielleségure, Pyrénées-Atlantiques), Despiaube, Superveille (Oloron-Sainte-Marie, Pyrénées-Atlantiques), Berraute (Vielleségure, Pyrénées-Atlantiques), Poublanc, Despiaube (Oloron-Sainte-Marie, Pyrénées-Atlantiques), Jouanicot – (Oloron-Sainte-Marie, Pyrénées-Atlantiques) – Falgueyret (Guillegorce et Saint-Laurent-des-Bâtons, Dordogne), Theliaud, Virole, Chaverou, Lacombe, Faure, Calverie (Biaudos, Landes), Laborde (Biaudos, Landes) ; Lanelongue, de Bellac, Dartigoueyte, de Mees, Bouquié (Bordeaux), Larassagne.