Famille Alliot


Les Alliot sont des saltimbanques et marionnettistes ambulants qui ont parcouru la France et l’Europe jusqu’à la cour de Russie où ils ont présenté leurs marionnettes aux enfants du tsar.

La famille perdure dans l’Aisne durant plusieurs générations en tant que bergers, tisserands et manœuvriers en la commune de Boué notamment. Il faut attendre le mariage entre nos ancêtres Antoine Alliot et Marie Célestine Blanchard pour que la situation bascule…

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1. FRANÇOIS ALLIOT et CHARLOTTE CORDELOY
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Cette branche familiale a pour premier ancêtre avéré François Alliot, berger aux origines inconnues. Le 17 septembre 1667, en la maison de Isaïe Cordeloy, à Vénérolles, François signe un contrat de mariage avec Charlotte Cordeloy, âgée de 18 ans environ, fille dudit Isaïe Cordeloy, berger, et de Guillaine Beauvois. Il est accompagné de son frère Anthoine Alliot, de son oncle François Alliot, laboureur et de Philibert Vuassart, son oncle par alliance. La mariée est quant à elle assistée de Sébastien Charpentier ou Carpentier et Catherine Cordeloy, oncle et tante, Jean Delacugny demeurant à Wassigny, Jean Mahieu son cousin et Marie Mahieu sa tante de Vénérolles. Le 16 juin 1671, Martine Cordeloy, sœur de Charlotte, donne naissance et baptise sa fille nommée Jeanne et dont le parrain est François Alliot.

Le couple aura à notre connaissance un fille nommée Marie, notre aïeul Jean Alliot et Pierre, né le 09 février 1680 à Etreux dans l’Aisne et qui décèdera le 17 mars 1683 à l’âge de 3 ans.

Alors que le petit dernier n’a pas encore 10 ans, François Alliot décède en sa maison le 04 avril 1689 à Etreux. Il est enterré le lendemain dans le cimetière de la paroisse et ne verra pas son fils, notre ancêtre Jean Alliot, se marier 5 mois plus tard…

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2. JEAN ALLIOT et ANTOINETTE HENNEQUIERT
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Notre ancêtre Jean Alliot est berger comme son défunt père. Il se marie le 27 septembre 1689 à Etreux avec Antoinette Hennequiert, fille de François Hennequiert, mulquignier à Etreux, et Marie Druenne.

Le couple fondera une très grande famille puisqu’ils auront au moins 4 garçons et 6 filles ; Jean Alliot né le 28 novembre 1690, notre ancêtre Jacques né le 18 mai 1693, Marie Joseph née le 19 mars 1696, Marie Anne Antoinette née le 18 juillet 1701, Anne Marguerite née le 22 novembre 1704, Marie Magdeleine née le 20 juillet 1708 et qui décèdera 21 jours plus tard, Geneviève née le 6 mars 1710 et qui décèdera 19 jours plus tard, Marguerite et Charles Alliot.

Le 22 avril 1712, Marie Druenne, mère de Antoinette Hennequiert, décède à Etreux à l’âge de 72 ans environ. Sept mois plus tard, Antoinette voit son frère Pierre épouser une certaine Marie Jeanne Alliot, native de Etreux, fille de bourelier et dont on ne sait si elle a un lien plus ou moins proche avec notre famille. D’ailleurs le 24 novembre 1716, Jean Alliot, devenu berger comme son frère et ses aïeux, épouse Marie Magdeleine Alliot, demie-sœur de Marie Jeanne Alliot. Le couple fondera une grande famille au moins composé de 10 enfants.

Six année seulement après avoir eu leur petite dernière, Jean Alliot et Antoinette Hennequiert voient leur fils Jacques se marier !

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3. JACQUES ALLIOT et ANTOINETTE DUFOUR
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Jean Alliot accompagne son fils, notre ancêtre Jacques, à Boué, une commune située à 1h de marche, où il va épouser ce 28 mai 1714 une certaine Antoinette Dufour, fille de Claude et Charlotte Polleux.

Jacques Alliot emménage à Boué avec son épouse et son père Jean retourne à Etreux. Antoinette tombe enceinte rapidement mais hélas, Jean ne rencontrera ce petit-enfant puisqu’il décède le 14 février 1715, à l’âge de 68 ans environ, en présence de son épouse Antoinette Hennequiert et son fils Jean. Antoinette Dufour accouche le 26 août 1715 d’un garçon qu’ils baptisent Jacques. Le petit reçoit pour marraine sa tante Marie Anne Dufour. Deux ans plus tard, le 08 mars 1717, Antoinette accouche d’un second fils a qui il donne le prénom Charles. Ce dernier reçoit pour parrain et marraine son oncle Charles Alliot et sa tante Marie Magdeleine Alliot, tous deux demeurant à Etreux. Le 1er avril 1719, Antoinette donne cette fois naissance à une fille à qui elle donne son prénom Antoinette.

1719 aurait pu être une belle année pour notre famille mais elle est hélas, le 15 juillet 1719 en la commune de Vénérolles, son arrière-grand-mère, Guillaine Beauvois (mère de Charlotte Cordeloy), « âgée de passé de cent ans », décède. Elle est inhumée le lendemain en présence de ses deux petits fils, Pierre, tailleur d’habit, et François Waret, Scieur d’aix. Puis Jacques, l’aîné de la fratrie âgé de seulement 4 ans, décède brutalement le 05 décembre 1719.

Suite à ce décès nous perdons trace de la famille jusqu’en 1728. Pourtant on suppose la naissance de deux filles, Marie Joseph et Anne et on note les retrouve le 22 juin 1723 à Boué où est célébré le mariage entre Marie Magdeleine Dufour, sœur de Antoinette, et Pierre Moret. Jacques Alliot sera le témoin de sa belle sœur.

Le 19 novembre 1726, Charlotte Cordeloy meurt à Vénérolles à l’âge de 60 ans environ. Elle est inhumée le lendemain en présence de son frère Isaë et son beau fils Louis Vasseur.

Les registres de la ville de Boué note que le 08 juillet 1728, Jacques et Antoinette baptise notre ancêtre Jean Claude Alliot tout fraichement né. Il reçoit pour parrain son oncle Claude Dufour. Mais hélas, Jacques Alliot décède brutalement le 24 novembre 1729 à Boué à l’âge de 36 ans. Il laisse sa mère, sa femme et ses enfants dont Jean Claude qui n’a que 16 mois. Mais ce n’est pas le seul malheur dont est frappé Antoinette puisque le 21 juillet 1732 décède à l’âge de 75 ans environ sa mère Charlotte Polleux en présence de deux praticiens, puis la mort le 26 février 1733 de sa fille Anne, seulement âgée de 8 ans …

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Alors qu’elle est une jeune épouse qui a donné naissance à un petit garçon sept mois plus tôt Marie Anne Antoinette meurt à l’âge de 26 ans. Son décès sera déclaré par sa mère et son oncle Pierre Hennequiert. Elle est suivi par son frère, notre ancêtre Jacques qui meurt à l’âge de 36 ans le 24 novembre 1729 à Boué (voir prochaine génération).

En présence de son frère Jean, Marguerite se marie a son tour le 31 janvier 1730 avec Pierre Plateaux, fils de manœuvrier. Elle décède seulement deux ans plus tard…

Ses enfants se marient et certains meurt prématurément… Antoinette Hennequiert s’éteint à son tour le 18 décembre 1734 à l’âge de 64 ans. La déclaration sera faite par son fils Jean et François Hennequiert.

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4ème génération
Jean Claude Alliot et Anne Agnès Gouraigne

Jean Claude exerce le métier de manœuvrier. Il accompagne sa soeur Marie Joseph en tant que témoin pour son mariage le 18 août 1750. Il jouera d’ailleurs le même rôle à son second mariage qui se déroulera le 02 mars 1771.

Il est âgé de 24 ans lorsqu’il épouse le 08 août 1752 en sa commune notre ancêtre Anne Agnès Gouraigne, fille de Estienne, maître chirurgien, et Thérèse Boyart. Elle est possiblement avec sa sœur Marie-Thérèse, les seuls enfants survivants du couple. Pierre Moret, cousin de Jean Claude et de nombreux amis feront partis des témoins.

Anne Agnès Gouraigne donne naissance à leur premier enfant le 21 octobre 1753. Il s’agit d’un garçon a qui il donne le prénom Jean. Il reçoit pour parrain son cousin Jean Moret et pour marraine Marie Thérèse Gouraigne. Hélas, le petit décèdera 27 jours plus tard…

Le 19 mars 1755 naît une fille que le couple va appeler Joseph Rosalie. Elle reçoit pour parrain Pierre Joseph Dufour de Fesmy, cousin, et sa tante Marie Joseph Alliot.

Trois ans plus tard, le 21 mars 1758 soit à deux jours près que la date d’anniversaire de Joseph Rosalie, Anne Agnès Gouraigne donne à nouveau naissance à un garçon nommé Jean Pierre mais qui ne survivra pas plus de 6 mois… Il décède le 19 octobre soit à deux jours près de l’anniversaire de leur premier fils décédé.

Le 25 mars 1760, un nouveau fils naît. Jean Claude et Anne Agnès Gouraigne lui donne les prénoms de Louis Joseph et il reçoit pour marraine sa cousine Marie Marguerite Dufour. Cette fois l’enfant survivra ! Il travaillera en tant que manœuvrier, cabaretier ou encore tourneur en bois et donnera lui aussi une importante descendance dont très peu d’enfants survivront.

Cinq années plus tard, le 10 octobre 1765 naît notre ancêtre Antoine Alliot.

Le 14 juin 1773, Anne Agnès perd sa mère Marie Thérèse, seul parent encore vivant. Elle décède la veille du 35ème anniversaire de décès de son mari et sera enterrée le lendemain en présence de Jean Alliot.

Notre ancêtre Antoine Alliot est choisi comme parrain pour leur premier fils, Antoine Louis Joseph Alliot, né le 19 mars 1782.

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3ème génération
Antoine Alliot et Marie Célestine Blanchard

Antoine Alliot exerce le métier de tisserand. Il se fiance le 28 octobre 1786 avec Marie Célestine Blanchard, de 3 ans son aînée et enceinte de 2 mois ! Le couple se marie le 07 novembre à Boué.

8ème fille des 11 enfants de Paul Blanchard, tisserand, et de Marie Françoise Lenquin, la famille de Marie Célestine Blanchard est originaire de Barzy-en-Thiérache dans l’Aisne. Il faut attendre son grand-père, Paul Blanchard, qui quitte la ville natale pour demeurer à Boué en raison de son mariage avec Marie Françoise Lenquin.
Parmi ses ancêtres, on peut noter que son grand-père Jean Lenquin a eu 21 enfants avec 3 femmes différentes ! Mais très peu de bébés survivront… Aussi, pour la tristesse de l’évènement, ses arrières-arrières-arrières grands-parents Antoine Breuze et Antoinette Brocheton sont morts en mars 1688 a 3 jours d’intervalles. Enfin, sa mère Marie Françoise Lenquin décède en 1774, le jour de ses 48 ans.

Le 19 février 1787, Antoine Alliot est le témoin de mariage de sa belle sœur Marie Catherine Blanchard. Hélas, cette dernière décèdera 7 ans plus tard à l’âge de 45 ans..

Antoine Alliot s’absente alors que Marie Célestine accouche le 11 mai 1787 d’un garçon a qui elle donne le prénom de Antoine Joseph. L’enfant est baptisé le jour même et reçoit pour parrain Joseph Marchand, garçon ouvrier filletier, et pour marraine Marie Catherine Blot, fille de la paroisse de la Neuville. Antoine est de retour à la maison et, accompagné du parrain de l’enfant, déclare que le nourrisson est décédé 28 jours plus tard.

Un an plus tard, le 11 juin 1788, elle accouche de nouveau sans son époux. Il s’agit cette fois-ci d’une fille qu’elle appelle Marie Marguerite Marcelline. Elle est baptisée le jour de sa naissance et reçoit pour parrain son cousin Louis Joseph Antoine Alliot et pour marraine Marie Magdeleine Julie Lemaire, jeune fille.

Pour la troisième fois, Marie Célestine donne naissance le 13 mars 1791 à une seconde fille. Elle lui donne les prénoms Marie Rose et sont choisis pour parrain et marraine Pierre Boufflet et Marie Victoire Maxelline Carpentier. Antoine Alliot est toujours indiqué comme absent… C’est à se demander s’il est le père des enfants… ?!

Le 20 octobre 1793, en présence cette fois-ci de Antoine, et avec l’aide de deux sages-femmes, Marie Célestine met au monde à 7h du matin un fils qu’ils appellent Jean Baptiste.

Le 20 janvier 1794, Paul Blanchard, père de Célestine, décède à l’âge de 68 ans. La déclaration est faite par Antoine. Le 03 avril qui suit, il déclare le décès de la petite Marie Rose âgée de 3 ans…

Sept mois plus tard, Marie Célestine tombe de nouveau enceinte et Antoine Alliot devient manœuvrier.
Elle accouche le 24 août 1795 d’une nouvelle fille en présence de son beau-frère Louis Joseph Alliot et de Marguerite Leschevin, sa cousine fille de Marie Catherine Lenquin et son époux Estienne Leschevin, valet de charrue. Le couple choisi d’appeler la petite Marguerite Célestine Alliot.

Le malheur continue de s’abattre sur la famille puisque 17 jours plus tard, Jean Claude Alliot décède sur les coups de 18h à l’âge de 67 ans. La déclaration de décès est faite par ses enfants et témoins Louis Joseph et Joseph Rosalie Alliot.

Le 13 juin 1797 à Boué, Antoine et Célestine sont les témoins du mariage de Marie Magdeleine Marceline, possiblement seule autre enfant survivant de la fratrie Blanchard. Elle épouse un certain Jean Louis Moret, manœuvrier et chasse mouture.

Accompagné de François Lienard, garde champêtre, et Marie Joseph Ancelet, sage-femme, Antoine Alliot déclare que Marie Célestine a accouché le 05 octobre 1798 d’un fils auquel ils donnent les prénoms Jean Baptiste Philippe.

Enfin, le 19 mars 1803, en présence de Antoine Alliot, ouvrier selon la déclaration, Joseph Hangard, manœuvrier, et Jacques Dirson l’aîné, Marie Célestine, âgée de 40 ans, donne naissance à notre ancêtre Jean Louis Joseph, mais pas seulement ! Il semblerait, selon un jugement du Tribunal de Vervins en date du 26 avril 1831, une petite Marie Rose serait née le même jour et serait donc la jumelle de notre ancêtre ! Ce jugement intervient possiblement pour son mariage qui est célébrée la même année…

Le 10 avril 1805, Anne Agnès Gouraigne décède à l’âge de 74 ans en présence de son fils, Antoine Alliot

Les années passent et Jean Baptiste Philippe Alliot est le premier enfant du couple qui se marrie ! Devenu voyageur faiseur de bas, il épouse le 24 mars 1819 à Boué une certaine Marie Marguerite Roussiaux, fille de Ildephonse Roussiaux, faiseur de bas, et Jeanne Joseph Loraux, et veuve en premières noces de Jean Baptiste Théodore Cus. Ses témoins ne sont autres que son père Antoine et Jean Baptiste Alliot, son cousin germain voiturier. Pour l’originalité des prénoms, on peut citer parmi les enfants du coupe Zéphirin, Virginie dit Adelphine, ou encore Fidel Isidore.

Trois ans plus tard, le 04 juin 1822 à Boué, Marguerite Célestine, à présent une fileuse couturière âgée de 26 ans, prend pour époux Isaac Théodore Drugbert, tisserand natif de Etreux, fils de Louis Adrien lui aussi tisserand et de Marie Caroline Denivet. Elle aura pour témoins de son mariage ses parents, son frère Jean Philippe exerçant alors le métier de tisseur en coton, et son cousin germain, Jean Baptiste Mathias Alliot.

Notre ancêtre Marie Célestine Blanchard, fileuse, décède le 27 janvier 1828 à 8h selon la déclaration de son époux et Auguste Frédéric Despax, receveur buraliste.

Alors que ses frères et sœurs se marient jeunes et avec des personnes de leur génération, Marie Marguerite Marcelline l’aînée de la fratrie fait l’exception. Elle se marie 6 mois après le décès de sa mère en sa commune natale à l’âge de 39 ans avec Jean-Louis Fievest, un gendarme retraité âgé de 58 ans ! Elle aura pour témoin son beau-frère Théodore Drugbert, tisseur de coton à Etreux et Auguste Frédéric Despax, vu précédemment. Pour la petite histoire, Marie Marguerite Marcelline donnera naissance à une fille sans vie le 05 décembre 1728. Le couple n’aura d’autres enfants à notre connaissance. Marie Marguerite Marcelline décèdera à l’âge de 72 ans alors que son époux toujours vivant est âgé de 91 ans.

Dans la nuit du 1er et 2 septembre 1830, Antoine Alliot rejoint son épouse à l’âge de 64 ans. La déclaration de décès est faite par son gendre Jean-Louis Fievest et Auguste Frédéric Despax.

Quelques mois plus tard, et plus précisément le 08 mai 1831 à Boué, Marie Rose, fileuse, prend pour époux Jean Pierre Amasse, voiturier. Elle est accompagnée de son beau-frère Jean-Louis Fievest, déclaré comme propriétaire, et Louis Romby, militaire retraité et ami. Etonnement, son époux a pour témoin Auguste Frédéric Despax !

Tous les enfants de nos défunts ancêtres ont trouvé époux et épouses… sauf un. Leur fils, et notre ancêtre Jean Louis Joseph qui se fait appeler Jean Philippe, vagabonde quant à lui sur le continent et encharmante compagnie …

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02ème génération
Jean Louis Joseph dit Jean Philippe Alliot
et Hyacinthe Clémentine Anastasie Lainé

Notre ancêtre disparait jusqu’en 1848. Est-ce à cette période qu’il présentait ses spectacles de marionnettes aux enfants du tsar, Alexandre Ier et Nicolas Ier de Russie ?

On retrouve trace de lui à Lorient en Bretagne. C’est un artiste mécanicien ou plus précisément un marionnettiste ambulant âgé de 44 ans, installé à la Place de la Plaine et qui se fait appeler Jean Philippe. Il déclare que le 23 avril 1848 une certaine Anastasie Lainé, marchande âgée de 26 ans, a donné naissance à une fille dont il est le père et à qui ils donnent le prénom Anastasie. Hélas, la petite décède 3 jours plus tard…

Jean Philippe s’installe ensuite à Garlan dans le Finistère. Le 11 octobre 1849 en cette commune naît une fille issue de son union avec ladite Anastasie Lainé. Elle reçoit les prénoms Anastasie Lisa.

On le retrouve le 05 janvier 1851 sur la Place de l’Etoile à Saint Servan en Ille-et-Vilaine où naît une nouvelle fille, notre ancêtre Geneviève. On en apprend plus grâce à cette déclaration de naissance. En effet, la mère de ses filles s’appellent précisément Hyacinthe Clémentine Anastasie Lainé. Native de Caen, elle est de 20 ans sa cadette ! On nous informe aussi que le couple n’est pas marié et que Anastasie voyage avec lui.

Le couple quitte la Bretagne et s’installe à Aulnay-sur-Mauldre dans les Yvelines. Anastasie Lainé est de nouveau enceinte. Elle accouche dans leur roulotte le 15 avril 1852 à 1h de l’après-midi d’un fils qu’ils appellent Jules Arthur.

Que deviendra t-il du couple ? Se sépare t-il ? Marchande ambulante, Hyacinthe Clémentine Anastasie Lainé donne son consentement le 05 janvier 1870 par devant Maître Hubert Horoy, notaire à Mainneville, dans l’Eure, pour le mariage de sa fille Geneviève, artiste dramatique. Son père domicilié à Haspres, fera de même le 27 février 1872 par devant Maître Bouchez, notaire à Bouchain. Notre ancêtre Geneviève épouse dès lors le 2 mars 1872 notre ancêtre Hubert Chabot, veuf de Marie Léontine Colin et descendant lui aussi d’une famille d’artistes forains ambulants.

Le 08 septembre 1877 à 11h du matin à Florennes en Belgique, leur fils, Jules Arthur Alliot, âgé de 25 ans à présent et devenu artiste dramatique et photographe, demeurant à la dite ville, épouse Marine Félicie Nouvenne, âgée de 21 ans, sans profession et native de Montélimar dans la Drôme. On peut noter que sa mère Anastasie est présente au mariage.
Le couple aura deux enfants, Marine Louise Françoise Alliot née à Namur et Alphonse François Alliot né à Liège. Ce dernier prendra les armes lors de la Première Guerre Mondiale. En hommage à sa bravoure, on peut raconter qu’il est entré en 1900 sous le matricule numéro 1530 au bureau de recrutement de Nantes. Il a fait partie du 168ème régiment d’infanterie en tant que caporal-tambour et sera tué face à l’ennemi au secteur de Faverolles, dans la Marne, le 05 juin 1918 sur les coups de 18h à l’âge de 38 ans. Il est enterré à la nécropole Nationale de Villers-Cotterêts, tombe numéro 1000.

Deux ans plus tard, Charles Berthaut, directeur du Dépôt de mendicité de Montreuil-sous-Laon, chevalier de la Légion d’Honneur, accompagné de Louis Jean Baptiste Lesecq, garde chef, déclarent que notre ancêtre Jean Philippe Alliot, sans domicile, est décédé « au dépôt » le 23 septembre 1879 à 9h du matin. Que s’est-il passé ?
Un arrêté préfectoral en date du 31 juillet 1844 interdit l’acte de mendicité dans le département de l’Aisne et prévoit l’emprisonnement au dépôt de Montrueil-sous-Laon au prix de 80c la journée. Créé le 16 mars 1809, le dépôt contenait, en 1858, 476 personnes dont 256 de l’Aisne, les autres provenant des départements limitrophes. Ces 476 personnes se répartissaient en 272 infirmes, 116 vieillards, 19 aliénés, 64 adultes valides, anciens mendiants enfermés dans le dépôt et 5 enfants. Le travail agricole est organisé dans un domaine de 60 hectares et la rétribution allouée est de 3 francs par mois environ. La durée de leur séjour n’est pas fixée, la plupart y restent jusqu’à la fin de leur jours, à moins qu’ils ne demandent à en sortir… Directeur depuis 1848, Monsieur Berthaut reconnaît avoir intégré des patronnés malades, adultes ou enfants gratuitement. Notre ancêtre a t-il été arrêté puis envoyé au dépôt ? Ou était-il malade et envoyé là-bas ?

Un recensement en date de 1872 nous apprend que Hyacinthe Clémentine Anastasie Lainé demeure à Talmontiers

Sa fille Anastasie Lisa, cuisinière âgée de 35 ans, demeure selon ses dires avec sa mère à Talmontiers dans l’Oise. Elle réside à Gisors dans l’Eure où se trouve un certain Victor Auguste Maximilien Florent, conducteur de voiture âgé de 38 ans et veuf de Ludivine Amandine Boutigny. Le couple se marie le 25 octobre 1887 à Talmontiers en présence de Anastasie Lainé. Anastasie Lisa mettre au monde une certaine Olympe Alliot. Ce dernière épousera à Trie-Château, dans l’Oise, le 06 juin 1896 un certain Joseph Jean Marie Boisselle, frère de Jean Marie Joseph Boissel qui sera quant à lui le 24 mai 1902 en cette même commune, notre ancêtre Léona Léa Chabot, cousine de Olympe.

Anastasie Lainé restera auprès de sa fille au 3 de la rue Grande à Trie-Château. Elles seront rejoints en 1901 par Geneviève, son époux et ses enfants qui s’installeront au 5 de la même rue, possiblement pour organiser un mariage entre notre ancêtre Léona Léa Chabot et Jean Marie Joseph Boissel, ou bien était-ce pour l’enterrement de leur mère Anastasie Lainé qui décèdera le 04 avril 1899 à l’âge de 78 ans…

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01ère génération
Geneviève Alliot et Hubert Chabot