PRÉSENTATION
« Chercher ses racines, c’est au fond se chercher soi-même : qui suis-je ? Quels sont les ancêtres qui m’ont fait tel que je suis ? Des noms d’abord, des dates, quelques photos jaunies ou, avec plus de chance, un testament, une lettre »
— Claude Levi-Strauss

Pour ma part, c’est une lettre qui m’a manqué…
Les ingrédients du cocktail enivrant de la passion généalogique m’ont nourri dès le plus jeune âge ; Photographe, archiviste et généalogiste dans l’ombre de la famille, j’ai eu à cœur de reconstituer pendant presque 20 ans l’identité et la mémoire de cet arbre généalogique afin de la transmettre à la future descendance telle une sauvegarde historique. De part ce travail naturel, j’honorais la famille dans toute sa dimension ancestrale et reprenais le flambeau de mon défunt papa qui prenait des nouvelles de chacun d’entre nous, n’oubliant aucun anniversaire même durant le plus de la maladie. Mais dans cette mission solitaire, j’héritais et véhiculais sans le savoir un bagage transgénérationnel du mal-être qui transporte des deuils réels et symboliques non faits, des secrets et non-dits…
C’est la maternité qui m’a mené vers l’analyse transgénérationnelle, ou psychogénéalogie, une approche psychologique qui a mis des mots sur ce que je percevais de cte inconscient familial et qui m’a apporté une dimension plus transcendante de la généalogie que je chéris d’autant plus.

Fille, sœur, épouse, mère, grand-mère, et arrière-grand-mère de 15 arrière-petits-enfants à ce jour, ce blog est aussi l’occasion de faire un hommage à ma grand-mère paternelle Christiane, née en 1930, qui est une véritable force de la nature, descendante de figures emblématiques qui ont forgé le caractère familial, mère de quatre générations qui composent aujourd’hui la famille, et surtout socle solide d’un clan familial composé de femmes. 60 ans nous sépare elle et moi, et c’est durant cette dizaine d’années à vivre chez elle qu’est née ma folie généalogique. Nous passions de nombreux après-midi à feuilleter les vieux albums photos de nos aïeux dont elle en était la dernière gardienne, et parmi les nombreuses anecdotes qu’elle me contait, celle d’un aïeul faisait débat dans la famille ; Un aïeul, suédois, qui se serait disputé avec ses parents et aurait pris une « barque » pour aller à Bordeaux…

Alors vient un soir où je décide de mener sérieusement l’enquête. Je feuillète pour la première fois un registre d’état civil. Les registres Bordelais sont colossaux… Les heures passent… Nous remontons jusqu’en 1812, et apparaît notre fameux aïeul, Carl Anton Böckman, bisaïeul de ma grand-mère, marin, né à Havås, paroisse de Forshälla en Suède, demeurant à Bordeaux depuis 8 ans environ.
Mes enquêtes s’attaqueront à toutes les branches familiales. Laboureurs, vignerons, chapeliers, forains saltimbanques, chirurgiens ou arracheurs de dents, vendeurs de vin ou d’eau de Cologne, marionnettistes à Nantes ou pour les enfants du tars de Russie, capitaines de navire marchand d’esclaves pour les colonies françaises ou commerçants à Puerto Rico, rebelles, ébénistes, religieux ou soldat pour la garde royale suédoise, marins, soldats sous Louis XIV, héros de la bataille de Waterloo, Résistants renommés de la Seconde Guerre Mondiale ou patriote français tombé amoureux d’une berlinoise en tant de guerre… Français, wallons, allemands, suédois, suisses… gens du voyage, juifs, forains, chamans aux frontières de l’empire russe … ottomans, et anglais ?! Les actes parent mais l’ADN raconte aussi un voyage ! Des origines familiales très européennes qui au fil des chemins de vies se sont ralliées en un même point géographique en la merveilleuse ville de Bordeaux.

Toutes mes lignées familiales disposent à minima une génération de passage à Bordeaux à partir du XIXème siècle, avec à la clé une union ou un enfant. Des cousines y demeurent encore et j’aime y retourner à l’occasion. Cette ville de cœur m’appelle et peut-être qu’un jour je la retrouverais… En attendant, rien de mieux que cette photo de mariage pour illustrer le propos ; Il s’agit de l’une des plus anciennes photographies dont nous disposons, à savoir le mariage entre Charles Böckman, ébéniste et petit-fils du fameux aïeul suédois, et Anaïs Falgueyret, en date du 11 mai 1904 à Bordeaux. Aux côtés de la mariée se trouvent ses parents, Jean Falgueyret (1844-?) et Marie Claverie (1851) et à coté du marié est installée sa mère Marie Jeannot (1836-?). Cette dernière d’ailleurs a déshérité son fils car aucun garçon ne sera né de cette union. Leurs deux filles, mon arrière-grand-mère Charlotte et sa soeur Germaine Böckman sont donc les dernières de la lignée a porter cet héritage patronymique suédois en France.
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Laissez moi vous résumer ici les origines étonnantes de ma famille.
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4 Comments
MESTREAU Murielle
Bonsoir,
Je découvre votre blog et la première illustration de Bordeaux me donne espoir car je me sens seule dans la team genealogie sur Twitter ou autre groupe. Je suis basée à Libourne. Je vais me plonger dans la lecture de votre blog.
Généamicalement,
Murielle (Gironde2)
charlotte
Bonjour Murielle ! Il va falloir que l’on enquête car il doit bien y en avoir d’autres dans le coin ! Tous les ancêtres de ma grand-mère paternelle sont du sud-ouest et ont fini par aller à Bordeaux. J’ai encore de la famille là-bas et j’y vais à l’occasion… j’adore cette ville et toutes les plus grandes histoires de mon arbre sont nées là-bas. Au plaisir de se rencontrer !
Généamicalement, Charlotte
Roger
Bonjour,
Au hasard de mes recherches je me trouve face à votre blog et franchement je ne peux que vous féliciter pour ce travail et surtout sa mise en lumière.
j’écris actuellement la généalogie de mes aïeux pour la transmettre à mes petits enfants et sur 3 branches principales je suis assez complet et remonte à l’antiquité pour certaines. Pour d’autres à la renaissance.
L’une de ce branches me mène en ligne directe sur Michel DELANNOY (1668) et je suis bien en peine pour son ascendance.
Le patronyme est courant dans le Nord de la France et je crains de m’égarer, d’autant que les orthographes DE LANNOY et DELANNOY sont voisines ( et je ne sais d’ailleurs si les branches sont communes).
Bref, si vous aviez des informations plus précises sur les aieux de Michel je suis preneur, pour mois je peux vous apporter sa descendance.
Généamicalement, Roger
charlotte
Bonjour Roger,
Merci pour votre message et votre compliment qui me fait chaud au coeur. Ce travail est passionnant même s’il peut parfois être bien frustrant ! C’est merveilleux que vous fassiez un livre à transmettre à vos petits enfants, c’est d’une préciosité absolue ! Je vais me replonger sur la lignée des Delannoy et je reviens vers vous si je trouve quelque chose sur l’ascendance de Michel !
Généamicalement,
Charlotte