Famille LEFORT
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1. JEAN LEFORT et MARIE NICOLE MOUTON
C’est à Paris que l’on retrouve notre tout premier ancêtre du nom, Jean Lefort, maître chapelier de la paroisse de Saint-Côme-Saint-Damien située dans le 6ème arrondissement de la capitale française, détruite depuis 1836. Il épouse Marie Nicole Mouton avec qui il aura un fils, notre aïeul Jean Nicolas Lefort, né le 16 mai 1741 et baptisé en ladite paroisse où sa destinée en est forcément toute tracée…
A la demande de Jean Pitard, premier chirurgien officiel des rois de France, le roi Louis IX, dit Saint-Louis, met en place La confrérie de Saint-Côme et de Saint-Damien, première association des chirurgiens du pays dont la profession enfin définie est distinguée des barbiers.
Les reliques de ce Saint patron des chirurgiens qui étaient alors en Terre Sainte sont déposées en la paroisse qui est érigée à Paris sous le même nom. Elle abritera la confrérie et son collège, devenant ainsi le centre religieux des fondateurs de l’académie de chirurgie en 1731, berceau des plus grands chirurgiens français. C’est donc par son baptême que Jean Nicolas Lefort se dirigera dans cette voie…
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2. JEAN NICOLAS LEFORT et MAGDELEINE DUVERGNE
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Les archives manquent et il ne m’est a ce jour possible de savoir si Jean Nicolas Lefort obtient une maîtrise de chirurgien afin d’exercer dans le rural ou s’il a simplement fait une formation dans une école militaire, sans passer par une maîtrise, afin de devenir chirurgien seulement auprès des militaires. Les chirurgiens étaient plus présents dans les petites villes, bourgs et hameaux, et leurs services coûtaient moins chers que les médecins en place dans les grandes villes.
Jean Nicolas Lefort se présente dans les actes civils comme étant inspecteur des hôpitaux du Royaume puis chirurgien officier de santé, et ce corps d’officiers étaient au seul service des militaires. Son travail consistait donc à visiter gratuitement à domicile tous les individus secourus par la nation, d’après une liste remise annuellement par une agence. On dénombre une dizaine de milliers d’officiers à la fin du siècle.
C’est ainsi que me vient toute la difficulté de retracer le parcours de cet aïeul qui passera son temps sur les routes de France !
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- Jean Nicolas Lefort et sa première épouse, Marie Marguerite Suzanne Angélique Delesque
Le 12 avril 1768, en la chapelle Godefroy de Saint-Aubin dans l’Aube, Jean Nicolas Lefort, âgé de 26 ans, célèbre son union avec Marie Marguerite Suzanne Angélique Delesque, âgée de 37 ans et native de Rouen, paroisse de Saint Pierre Honoré.
Marie Marguerite Suzanne Angélique Delesque donne naissance le 12 juin 1770 à une petite Catherine Françoise Lefort à Rambouillet dans les Yvelines puis une seconde fille, Marguerite Joséphine Louise Lefort née le 10 juin 1771 à Roye en Picardie. Qui sait si d’autres enfants naissent durant leur parcours…
Après 13 ans de mariage, Marie Marguerite Suzanne Angélique Delesque décède le 30 avril 1781 à Bellenaves dans l’Allier, à l’âge de 50 ans environ, laissant ses deux petites filles à peine âgées de 10 ans.
- Jean Nicolas Lefort et notre aïeule Magdeleine Duvergne
Jean Nicolas Lefort continue de parcourir la France au travers de sa profession de chirurgien officier de santé et c’est avec une grande surprise qu’on le voit convoler avec une certaine Madeleine Duvergne avec qui il aura pas moins de quatre enfants ! Une petite Marie Lefort née le 13 janvier 1788 à Azerables dans la Creuse, une seconde fille onze mois plus tard nommée Jeanne Lefort née le 01 décembre 1788 à Pressac dans la Vienne, une troisième fille née le 01 juin 1790 à Montpon-Ménestérol en Dordogne qu’ils appelleront Marguerite Lefort, et enfin le 13 novembre 1791 à Matha en Charente Maritime, un garçon, notre aïeul Silvestre Lefort. Il y a aussi une Marie Louise Lefort qui naît à une date inconnue.
La famille pose ses valises en cette ville de Matha après plusieurs années sur les routes. Âgé de 50 ans, Jean Nicolas Lefort est le père de six enfants et l’une de ses premières filles, Marguerite Joséphine Louise Lefort, est une jeune femme de 21 ans prête à être mariée ! C’est à Matha en Charente-Maritime, le 22 avril 1793, qu’elle devient l’épouse du gendarme et brigadier, François Joseph Ignace René Jaliffier, natif de la capitale et qui est semble t-il de 32 ans son aîné puisqu’il est âgé de 54 ans au moment du mariage ! Est-ce une relation organisée par Jean Nicolas Lefort ?
La famille continue de s’agrandir puisqu’en présence de René Vesques, gendarme de 25 ans, et de Joséphine Louise Lefort, Magdeleine donne naissance à un nouvel enfant le 22 août 1795 ou 1796. Il s’agit d’une fille qu’ils choisissent d’appeler Joséphine. (Les registres de la commune de Matha notent cette nouvelle naissance dans les registres des années 1795 et 1796 !)
Il faut attendre le 28 novembre 1796 pour que Jean Nicolas Lefort et Magdeleine Duvergne officialisent leur union à Matha, ville dans laquelle ils demeurent depuis 5 années maintenant. On apprend grâce à l’acte de mariage que Madeleine Duvergne est seulement âgée de 33 ans et qu’elle est donc de 22 ans la cadette de son époux ! Fille de François, filetoupier, et François Barbot, sa famille est native de la ville de Confolens en Charente. Magdeleine Duvergne tombe de nouveau enceinte et la famille déménage en la ville de Vars en Charente où le 15 mai 1798 naît René Lefort, petit dernier de la famille.
Alors que René souffle sa troisième bougie en cette année 1801, Jean Nicolas Lefort décède à Limoges le 09 septembre 1801 à l’âge de 62 ans. Que faisait-il là-bas ? Il laisse derrière lui sa jeune épouse et ses 9 enfants…
- Vie familiale et mariages à Vars en Charente
Les enfants du couple partiront de la maison familiale pour trouver époux et épouses…
La première à se marier est Marguerite Lefort, âgée de seulement 17 ans. Elle épouse le 22 mai 1808 Henry Paponet, Sieur de Long, fils de feu Pierre Paponet et de Catherine David, demeurant en la même commune.
Notre ancêtre Silvestre Lefort, âgé de 21 ans, part en la commune de Rouillac, à 15km de la maison familiale, où il se marrie avec notre aïeule Jeanne Gaboriaud – voir chapitre suivant.
Joséphine et sa soeur Marie Louise Lefort partent vivre à Angoulême à l’été 1817 où elles travaillent comme domestiques. Marie Louise Lefort y épousera cinq mois plus tard Simon Petiot, un tisserand âgé de 28 ans, et le 02 juin 1822 Joséphine Lefort prendra pour époux Jean Baptiste François Vacher, maréchal ferrant, veuf, natif de Saint Romain en Dordogne.
Enfin, le 09 avril 1828, René Lefort, âgé de 29 ans, épouse à Vars Perpétue Fléchard, fille de feu Louis Icaire (?) Fléchard et de servante Jeanne Benoit. En présence de François Morand, maréchal de 37 ans, Henry Paponet, Sieur de long et beau-frère âgé de 43 ans, François (?) et Gabriel Clément cultivateurs âgés de 30 ans.
En revanche je ne sais à ce jour ce que deviendront Catherine Françoise, Jeanne et Marie Lefort.
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3. SILVESTRE LEFORT et JEANNE GABORIAUD
- Une famille nombreuse à Vars
Tailleur d’habits âgé de 21 ans, Silvestre Lefort exerce possiblement son service militaire à partir de 1811. Il se rend à Rouillac en Charente le 25 février 1813 afin de prendre pour épouse Jeanne Gaboriaud*, fille de René, tourneur, et Marie Garnier, de la commune de Cognac en Charente. Âgée de 23 ans, Jeanne Gaboriaud est enceinte de deux mois au moment du mariage… Mais le devoir appel Silvestre Lefort deux mois après son mariage. Il se rend le 24 avril 1813 à Angoulême où il intègre le 37ème régiment d’infanterie de ligne de l’armée napoléonienne sous le matricule numéro 14017.
Jeanne Gaboriaud met au monde leur premier enfant le 09 septembre 1813 à Vars. Il s’agit d’une fille qu’ils appellent Marie Lefort. La déclaration de naissance est faite par Magdeleine Duvergne accompagnée de Jean Loyon, taillandier et Louis Sollaire, cultivateur. Il se peut que Silvestre, alors militaire, ait loupé l’accouchement de son épouse mais il se rattrapera sûrement avec tous les autres qui suivront … !
Le 18 juin 1815 éclate la bataille de Waterloo à laquelle Silvestre Lefort participe. Ci-dessous nous pouvons lire en cette lettre en date du 1er août 1837 et conservée aux archives de la Défense à Vincennes, les aptitudes honorables de notre ancêtre durant cette terrible bataille…
Silvestre est un conservateur fidèle à l’Empereur et à son pays qu’il aime tant. Il revient de guerre blessé et amputé de l’avant bras gauche mais ne quittera pas pour autant sa foi.
Plus présent en la maison familiale, Jeanne enchaine les grossesses puisque naît le 30 mai 1816 une seconde fille qu’ils appelleront Marie Louise Lefort, le 09 février 1819 naît un fils, notre ancêtre Jean Louis Lefort, le 19 janvier 1821 naît une troisième fille qui est nommée Françoise Lefort. (Il est indiqué sur la déclaration de naissance de la petite que Silvestre Lefort est aubergiste). Le 03 août 1823 et le 12 décembre 1826 naît de leur union une quatrième et cinquième fille qu’ils appelleront toutes deux Marie Lefort puis enfin, le 09 février 1829, ils auront un sixième et dernier enfant ; un fils qu’ils appelleront François Lefort. La déclaration sera faite par Magdeleine Duvergne qui indique que Silvestre est un militaire à la retraite…
Handicapé physique, Silvestre Lefort trouve un emploi à la direction du Port de Rochefort en qualité de gardien de vaisseau pour 36f par mois d’après les recommandations de Monsieur le Préfet d’Angoulême à Monsieur le Capitaine de Vaisseau et directeur Forsans. Toute la famille emménage le 8 février 1833 à Rochefort en Charente-Maritime et la famille fête un premier mariage en la commune de Rochefort le 18 janvier 1838 ! En effet la jeune Marie Lefort, première enfant de Silvestre et Jeanne, à présent âgée de 24 ans, prend pour époux Ambroise Gautret, un journalier âgé de 22 ans.
Mais ce bel événement familial est suivi l’année suivante par le décès de Jeanne Gaboriaud, le 23 mai 1839 à l’âge de 49 ans. Elle laisse derrière elle ses enfants, dont Marie Louise Lefort qui devait fêter ses 22 ans 7 jours plus tard… Mais le malheur ne s’arrête pas là puisque le 28 mai de l’année suivante à Angoulême Silvestre Lefort perd sa mère Magdeleine Duvergne âgée de 77 ans. Cette dernière aura survécu 40 ans après le décès de son mari et semble avoir été très présente dans la vie de son fils et de ses petits enfants…
- Une seconde jeunesse à Rochefort..
Notre aïeul Jean Louis Lefort épouse à La Rochelle en l’année 1841 une certaine Joséphine Arelle – voir prochain chapitre. Et alors que sa petite soeur, Françoise Lefort, âgée de 22 ans, organise à ton tour son mariage prévu pour le 27 septembre 1843 avec Barthélémy Brandely, journalier âgé de 23 ans, son père Silvestre Lefort, alors âgé de 51 ans, se marrie !
Est-ce la preuve d’une forte conscience religieuse ou de l’amour pour sa femme ? Silvestre Lefort semble vouloir perpétuer l’image de sa défunte épouse Jeanne Gaboriaud puisque c’est à Cognac, ville natale de cette dernière qu’il trouve sa nouvelle épouse, une certaine Adèle Gaboriaud ! Et les deux femmes ne semblent pas du tout cousine… Adèle est une lingère âgée de seulement 21 ans… et déjà enceinte de 4 mois !!! Le mariage est célébré à Rochefort le 06 mai 1843.
Quatre mois plus tard Françoise Lefort se marie et sa nouvelle belle-mère, du même âge qu’elle soit dit en passant, met au monde un enfant le 07 octobre 1843 en leur domicile situé au 21 rue Saint Jacques à Rochefort. Il s’agit d’un garçon qu’ils appellent Baptiste Lefort. La déclaration de naissance est faite en présence de son gendre Barthélémy Brandely et de Germain Chevalier, tous deux journaliers.
Pour la petite histoire : Après 12 années de vie commune et la naissance d’une petite fille nommée Marie Brandely (voir photo ci-contre), Françoise Lefort décède le 23 octobre 1855 à l’âge de 34 ans. Dans ce malheur, Barthélémy n’aura pas perdu de temps puisqu’il épousera neuf mois plus tard une certaine Marie Hestorck enceinte de … 8 mois !
La famille déménage au 43 rue Cochon Duvivier où Adèle met au monde le 19 août 1845 une fille nommée Sylvanie Lefort. Le 21 juillet 1848, Adèle Gaboriaud continue d’agrandir la famille puisqu’elle met au monde en leur domicile situé au 25 rue La Forêt à Rochefort un fils qu’ils nommeront Edouard Ernest Lefort. La déclaration sera faite en présence de ses gendres Barthélémy Brandely, journalier, et Louis Loth, ajusteur. La famille emménage au 42, rue de Audry de Puyravault où le 05 mars 1848 décède brutalement François âgé de 18 ans seulement, suivi l’année suivante par le petit Edouard Ernest le 25 août 1849…
Le 29 novembre 1848 à Rochefort, Marie Lefort âgée de 21 ans, épouse Louis Loth, ajusteur âgé de 22 ans, fils de François Loth, contre maître, et de Dame Barbe. Le mariage se fera en présence de ses beaux-frères Barthélémy Brandely, de Ambroise Gautré et Gilbert Robin, ami des époux. Louis Loth décédera le 06 mai 1872 à Rochefort et Marie Lefort épousera en secondes noces le 06 juin 1891, Victor Ely Hurtaud, de 9 ans son aîné. Un contrat de mariage a été signé par les époux devant Maître Jahan, notaire de la commune, le 08 avril précédent.
Le 26 avril 1845, Silvestre Lefort est fait Chevalier de la Légion d’Honneur. « Une honorable récompense à laquelle un vieux serviteur de l’empire mutilé sur les champs de bataille, et notamment à Waterloo, où il reçut trois blessures et fut emputé du bras gauche, doit attacher le noble orgueil du reste de sa vie« .
Enfin, le 25 mai 1851, Adèle Gaboriaud âgée de 29 ans mettra au monde leur quatrième et dernier enfant en leur domicile situé au 2 rue de La Forêt à Rochefort et qu’ils choisissent d’appeler Marie Joséphine Lefort. Elle sera le 11ème et dernier enfant de Silvestre Lefort, âgé de 60 ans et qui n’aura d’ailleurs pu effectuer la déclaration de naissance étant précisé qu’il est retenu chez lui pour maladie…
Durant l’année 1868, Silvestre et Adèle donneront leur consentement pour le mariage de deux de leurs enfants. D’abord à Marie Joséphine Lefort, âgée de seulement 16 ans, afin qu’elle épouse le 15 février 1868 à Rochefort, Louis Marsay, marchand de vin, âgé de 34 ans, domicilié à Rioux, puis à Baptiste Lefort, commis du commissariat de la Marine âgé de 24 ans, pour qu’il puisse prendre pour épouse le 08 juillet 1868 à Saint-Martin-de-Ré en Charente-Maritime, Marie Elisabeth Bouteillier, couturière âgée de 17 ans, native de Lagord, arrondissement de la Rochelle. Un contrat de mariage a été signé par devant Maître Foucault, notaire à Saint-Martin-de-Ré, le 14 juin 1868. Il épousera en secondes noces Marie Aglaé Delpech le 31 mai 1892 à Bordeaux suite au décès de sa première épouse.
Le 21 septembre 1869 (soit 150 après que j’écrive ses lignes en brouillon), Silvestre Lefort cesse officiellement son activité de gardien de navires ! Mais hélas il ne profitera pas longtemps de sa retraite puisqu’il décède le 13 septembre 1870 à Rioux en Charente-Maritime à l’âge de 78 ans.
La vie d’Adèle …
Adèle devient veuve à 48 ans. Elle donnera son consentement par devant notaire afin que sa fille Sylvaine Lefort, sage-femme âgée alors âgée de 31 ans et demeurant au 173 rue du Faubourg Saint-Honoré à Paris, épouse le 12 mars 1874 à PARIS 10ème arrondissement, Henri Albert Tref, employé du même âge, veuf de Eugénie Joséphine Audin ( ?) et fils non reconnu de Marie Anne Tref, relieuse, demeurant au 95 rue de Trévise. Mais à la demande de Sylvaine, et par jugement rendu par le tribunal civil du Havre en date du 26 février 1891, le couple divorcera après 17 ans de vie commune. Il est indiqué que Sylvaine demeure au Havre et que Henri Albert Tref est sans domicile.
Sept ans plus tard, le 18 décembre 1876, Adèle Gaboriaud prend pour second époux Martin Frédéric Jacquet, maréchal ferrant, ex soldat au 34ème régiment d’artillerie, autorisé au mariage par le Général Commandant d’Angoulême, fils de Joseph Martin Jacquet et de Rose Virginie Aubert. Il est de 22 ans son cadet.
Le 1er août 1896, après 36 ans de service, Baptiste Lefort, agent du commissariat, est à la retraite !
Adèle décèdera le 11 septembre 1902 à Rochefort à l’âge de 70 ans. Son époux alors retraité de la marine se fiancera deux mois plus tard avec une certaine Rose Ugénie Chambard, cuisinière, veuve de François Lambert.
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4. JEAN LOUIS LEFORT et JOSEPHINE ARELLE
Mais retournons quelques années en arrière. Notre aïeul Jean Louis Lefort, alors lithographe âgé de 22 ans, se rend à La Rochelle le 09 mars 1841 pour y prendre pour épouse Joséphine Arelle*, lingère âgée de 21 ans, native de Saint-Quentin dans l’Aisne, elle est la fille de François et Marguerite Guilliot, marchande. Le couple emménage à Angoulême et, déjà enceinte au moment du mariage, Joséphine accouche le 30 novembre 1841 de notre ancêtre, Charles Jean Lefort.
S’en suit les naissances de Georges Lefort le 12 août 1843, Noël Lefort le 09 novembre 1844, et enfin deux filles nées le 20 octobre 1847 et 06 octobre 1854 qu’ils sont toutes deux nommées Madeleine.
Toute la famille est répertoriée en 1856 dans un registre de recensement de la ville d’Angoulême. On apprend qu’ils demeurent au 2, rue traversière des Capucins et que leurs enfants portent des noms différents… En effet, Noël se fait appeler Victor, la première Marguerite est appelée Eugénie et la seconde Valentine. Cette dernière d’ailleurs décède chez ses parents durant la nuit du 26 juillet 1860 à l’âge de 5 ans.
Le 11 janvier 1868, à Autun en Saône-et-Loire, leur fils Georges Lefort, tailleur de limes âgé de 24 ans, épouse Marie Querret âgée de 38 ans, veuve de Jacques Ripault, perruquier. Cette dernière décédera 5 ans plus tard en leur demeure située au 16 rue Duguesclin à Lyon. Georges épousera en secondes noces le 20 février 1882 à Angoulême, Marie Martin, âgée de 37 ans, native de Dirac en Charente.
Un nouveau recensement en date de 1872 indique que Jean Louis Lefort, son épouse, Noël dit Victor, et Madeleine dit Eugénie, demeurent ensemble au 15 rue de Bordeaux à Angoulême. Noël Victor exerce la profession de lithographe comme son père, et Madeleine Eugénie est couturière.
Le 20 mars 1873, Noël Lefort, à présent âgé de 28 ans et toujours demeurant chez ses parents, épouse Anne Amélie Jourde, âgée de 34 ans, sans profession, veuve de Jean Boutout. Parmi les enfants de Jean Louis et Joséphine, seul le destin de Madeleine Eugénie Lefort nous est inconnu.
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5. CHARLES JEAN LEFORT et MARIE MARGUERITE JOSEPHE FOURCADE
Notre nouvel aïeul, Charles Jean Lefort, demeure à Libourne et exerce le métier de professeur de musique. Après que son frère Noël dit Victor se soit marié au printemps 1873, Charles Jean Lefort, alors âgé de 32 ans, se marie à son tour. Il épouse le 27 décembre 1873 à Gradignan en Gironde, une certaine Marie Marguerite Josèphe Fourcade*, âgée de seulement 18 ans, native de Gradignan, fille de Antoine Fourcade et Anne Souffront, une famille réputée (voir la branche). Avant leur union, le couple établi un contrat de mariage sous le régime de la communauté de biens réduite aux acquêts par devant Maître Henri Sicher, notaire à Bordeaux.
Marie Marguerite Josèphe Fourcade donne naissance à leur premier enfant le 30 mars 1875. Il s’agit d’un garçon à qui ils donnent les prénoms Jean Elie Joseph Gabriel Lefort.
Le couple s’installe à Bordeaux et séjournent temporairement à Biarritz, en la résidence nommée Maison Hitee (?), possiblement pour le travail de Charles Jean Lefort. C’est en cette ville que le 19 juillet 1881 naît un second garçon nommé Jean Georges Henri Ferdinand Lefort. La déclaration de naissance est faite trois jours plus tard en présence de Jean Labraigne, professeur de musique âgé de 35 ans domicilié à Bordeaux et de Gustave Knügelly (voir gallica), professeur de musique âgé de 37 ans domicilié à Montpellier. Le couple retourne à Libourne où ils s’installent au (25?) rue Saint-Louis. C’est ici que naît le 10 mai 1885 notre dernière aïeule de la lignée, Charlotte Lefort.
Alors que la petite Charlotte vient de célébrer ses 3 ans, Joséphine Arelle décède le 18 juin 1888 au 18 cours Champion à Bordeaux, à l’âge de 68 ans. Elle est suivi par son époux Charles Jean Lefort vers l’année 1896 et Jean Louis Lefort âgé de 79 ans, qui selon la déclaration de son fils Victor et Henri Tufféry, lithographe, demeurait au 9, rue du Hautoir mais décédera le 10 novembre 1898 à 10h du matin à l’Impasse des minimettes à Bordeaux.
Les frères rebelles de Charlotte Lefort
Étaient-ils déjà rebels ou le sont-ils devenus après le décès de leur père ? Les fiches militaires des deux frères Lefort ne sont pas belles à voir et ils ont dû causer bien du souci à Charlotte…
Selon la description, Gabriel était un artiste lyrique, châtain aux yeux gris, condamné le 19 juillet 1894, par le tribunal de Bordeaux à 1 mois de prison pour abus de confiance. Est-ce parce que l’année précédente une certaine Marie Madeleine Inès Malbec, passementière âgée de 19 ans, a mis au monde une petite Gabrielle dont il est le père ? En tout cas, la jeune Inès a de son côté été déshéritée par sa tante, une femme riche et très pieuse, qui possédait un beau manoir à Tonneins et n’avait pas d’enfant…
Gabriel est dispensé de service militaire en 1896 pour cause de faiblesse sûrement lié au décès de son père. Il est dirigé le 09 décembre 1897 au 1er Bataillon d’Infanterie légère d’Afrique connu sous le nom de Bat’ d’Af ou Joyeux (matricule 7218 (85)) et obtiendra un certificat de bonne conduite.
Il épouse Inès le 09 juillet 1901 et reconnaît la petite Gabrielle. Marie Marguerite Josèphe Fourcade épousera en secondes noces un certain Pierre Merlet, natif de Le Plan-sur-Garonne en Gironde, qui fera rentrer Gabriel à la Régie du Gaz de Bordeaux en tant que géomètre.
Il est finalement rappelé à l’activité le 1er août 1914 pour combattre lors de la Seconde Guerre Mondiale. Il intégrera le 237ème régiment d’Infanterie, le 3ème génie, puis sera nommé sergent et enfin caporal le 04 novembre 1915.
ANECDOTE : Durant la guerre, Inès reçoit un télégramme de Gabriel : Son régiment a accompli un haut fait de guerre et à cette occasion, il obtient 2/3 jours de permission. Sans attendre, Inès confia leurs deux enfants à une voisine et se rendit gare Saint-Jean pour le rejoindre. Sauf qu’elle n’avait pas un sous pour payer son billet… Elle réussit à entrer dans un wagon postale et arrivée dans l’Est, elle fut repérée et renvoyée chez elle ! Selon la légende familiale, il y aurait dans une cave rue Manon-Cormier, un trophée rapporté par Gabriel ; Un casque à pointe arraché à l’ennemi. Mais où est-ce casque ?
Quant à son frère, Jean Georges Henri Ferdinand Lefort, on apprend qu’il est manœuvrier et châtain aux yeux gris comme son frère. Il a un tatouage sur la main droite représentant une ancre avec deux points et une croix et sur la main gauche ; « Fg deux points ». Il est catholique, sait lire et écrire.
Il fera dès l’âge de 15 ans de nombreux séjours en prison pour escroquerie, vol, violence, vagabondage… par le tribunal correctionnel de Normandie, la Roche sur Yon, Cognac, Agen, Perpignan… et il se peut que nous ne sachions qu’une partie de ses délits !
Il intègre le 04 décembre 1902 le 1er bataillon d’Infanterie légère d’Afrique comme son frère 5 ans plus tôt et participe à la campagne d’Algérie. Mais il sera réformé par la commission spéciale le 22 décembre 1902 pour « Bronchite généralisée suspecte ».
On peut supposer qu’il n’a pas pris les armes durant guerre contrairement à son frère car il a été déclaré « insoumis ». Les insoumis sont les citoyens appelés au service militaire qui ont refusé de répondre à la convocation et de se rendre à leur unité. Ils sont généralement lourdement condamnés. Il est rayé de l’insoumission le 01 mars 1917 et sera libéré du service militaire le 15 octobre 1930.
On apprend aussi que les deux frères enchaîneront les habitations puisque l’on sait qu’ils demeureront le 21 novembre 1898 au 5, rue Valdée à Bordeaux, le 12 décembre 1900 au (20 ?) rue Joseph de Carayon Latour, le 26 juillet 1901 au 13 rue Dalon, le 04 mars 1902 au 117 rue Lecocq, le 04 août 1902 il demeure à Arcachon puis revient sur Bordeaux pour demeurer le 23 mars 1903 au 142 rue Berbisey, le 02 novembre 1904 au 14 rue Pierre, le 02 août 1906 au 26 rue Peyraga, et enfin le 09 juillet 1913 au 25 rue de Moscou.
Gabriel Lefort décédera le 26 mai 1926 à Bordeaux à l’âge de 51 ans mais nous ne savons pas ce que deviendra son frère…
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6. CHARLOTTE LEFORT et FELIX VIREPOINTOUX
Le 23 septembre 1905 à 16h de l’après-midi en la mairie de Bordeaux, Charlotte LEFORT épouse Félix Virepointoux, menuisier, né à Ribérac en Dordogne. Il est indiqué dans l’acte qu’elle exerce la profession de tailleuse et demeure avec sa mère, sans profession, au 36 rue des Fleurus à Bordeaux.
9 mois plus tard, le 30 juin 1906, le couple accueille son premier enfant, un garçon qu’ils appelleront Georges Jean Elie Virepointoux. Puis un second garçon, le 15 juin 1910 à Bordeaux auquel ils donneront les prénoms de Roger Pierre Virepointoux.
Félix Virepointoux est réformé par la commission supérieure de Bordeaux le 02 juin 1910 pour imminence de tuberculose. Il est rattaché du 29 mai 1917 au 02 juin 1917 au 144ème infanterie puis passe au 24ème régiment d’artillerie le 01 octobre 1924.
Il sera libéré du service militaire le 25 octobre 1930 et on apprend grâce à sa fiche matricule qu’il a eu différents lieux de résidence : Le 10 décembre 1905, au 123 rue de la Benauge, le 19 novembre 1907 au 109 chemin de Pessac à Bordeaux, le 24 juillet 1909 au 45 rue Babin, le 19 avril 1922, au 148 rue de Pessac, puis le 05 février 1925 au 78 rue Guillaume Leblanc.
Félix et Charlotte demeureront au 78, rue Guillaume Leblanc, à Bordeaux.
Charlotte Lefort demeure au 51 rue du Hautoir à Bordeaux. Elle sera appelée « mamie bonbon » par ses petits-enfants car elle avait toujours des bonbons à leur donner, au plus grand désespoir de ses belles filles.
Charlotte Lefort décède le 27 novembre 1965 à Bordeaux. Elle est enterrée dans le caveau familial du cimetière de la Chartreuse à Bordeaux avec sa mère Marguerite Fourcade qui y est enterrée le 06 octobre 1945, son époux Félix, ses fils Georges et Roger, et ses belles filles Charlotte et Germaine.
- La suite sur la page consacrée aux Virepointoux*
Répertoire des familles associées : Arelle, Barbot, Berlencourt, Bourot, Colmache, Dellerye, Dugué, Duvergne, Gaboriaud, Gallet, Gaudin, Guillaud, Jolly, Formentin, Fourcade, Fumeau, Lefebvre, Lhommeau, Lucq, Micheaud, Mouton, Offre, Perbeil, Pitard, Savarit, Virepointoux.